Calvin et l’économie

L’intérêt de l’approche du réformateur sur ce sujet, c’est qu’il ne limite pas l’appel de Dieu pour chaque chrétien à la dimension strictement spirituelle. L’appel de Dieu pour le chrétien comme pour la création est de glorifier Dieu. Dans sa vision de la souveraineté de Dieu sur tous les domaines de la vie et de la création, il replace toute activité humaine dans la perspective globale du projet de Dieu : tous les domaines de la vie privée et de la vie publique doivent être soumis à sa Parole, ils sont tous sanctifiés pas la Parole. Aucune dichotomie ne doit exister entre la vie de piété et la vie professionnelle, chacun doit s’acquitter de sa responsabilité pour la Gloire de Dieu et pour l’amour du prochain, que l’on soit pasteur, magistrat, boulanger, etc.

D’autre part, parce que la création a été donnée par Dieu à l’homme afin qu’il en prenne soin et contribue à son plein développement, toute la vie économique de l’humanité est fondée sur la solidarité, c’est l’une des bases de l’ordre naturel. Cette solidarité implique une certaine égalité dans la distribution des biens.

Cette disposition voulue par Dieu dès l’origine n’est pas exempte des conséquences du péché. La rupture de relation entre l’homme et Dieu par la faute de l’homme, a rompu cet équilibre : la nature est soumise à des forces destructrices qui mettent en péril ses ressources, elle est livrée à l’égoïsme et à la convoitise des hommes pécheurs, les relations sociales sont aussi perturbées et désorganisées.

L’Eglise est le lieu dans lequel la rédemption est à l’œuvre au sein des relations sociales. C’est dans l’Eglise aussi que la justice est rétablie, comme une préfiguration de la restauration de l’humanité dans l’ordre à venir.

 

Pour ce qui concerne le temps présent, les chrétiens doivent contribuer au bien commun par la mise en valeur de leurs dons et la prise de leur responsabilité, dans l’obéissance et le respect des supérieurs, et cela sans aucune servilité. Les incapables et les profiteurs doivent être destitués sans ménagement.

 

On désigne très souvent Calvin comme le père du capitalisme moderne. Cette affirmation quelque peu abusive doit être corrigée par les affirmations suivantes.

– Calvin a mis l’accent sur la pratique de la justice,

– il s’est élevé contre le profit injuste des usuriers de son temps,

– il a dénoncé toute forme de tyrannie quelle soit politique ou économique

– il a redonné au travail sa dimension de vocation divine

– il a redonné à l’économie son rôle au service de l’homme.

 

En ce sens, il apparaît comme novateur par rapport à son temps, sa pensée a été un facteur de promotion et de progrès social. Ses héritiers n’ont plu considéré l’argent comme impur, mais ils ont développé une culture de l’esprit d’entreprise et de la réussite.

Sa pensée économique garde aujourd’hui toute sa pertinence et mérite notre attention dans le contexte que nous connaissons.

 

Jean-Marc Potenti.

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