Calvin et la politique

En commentaire des extraits de L’institution de la Religion Chrétienne

Calvin n’a jamais écrit d’ouvrage consacré à la politique. Toutefois, sa vision de Dieu et de l’homme telle qu’elle est présentée dans son œuvre permet de dégager une vision « calvinienne » de la politique et de poser des principes qui en seraient les fondements. La portée de la pensée du Réformateur dépassait largement le cadre de la vie de piété individuelle ou même ecclésiale. Sa vision de la souveraineté de Dieu sur toutes les sphères de la création l’a conduit à aborder tous les sujets, allant de la vie personnelle à la doctrine de Dieu, en passant pas l’organisation de l’église et la vie sociale. C’est dans le quatrième livre de son Institution de la Religion chrétienne qu’il nous livre sa pensée sur le gouvernement civil (voir plus Calvin et la politique, extraits).

En plus de ses écrits, il faut noter l’influence indéniable de Calvin sur le développement des pays qui adoptèrent sa vision réformée. C’est vrai en terme d’éducation, d’économie et de politique.

 

Quelques aspects de la pensée politique de Calvin.

 

Calvin et la démocratie

 

Calvin ne peut être considéré comme le père de la démocratie moderne. En effet, celle-ci met en avant la souveraineté du peuple. Or, la souveraineté de Dieu seul affirmée en permanence dans la vie et l’œuvre de Calvin, exprimée entre autres dans le fameux Soli Deo Gloria (A Dieu seul soit la Gloire), ne tolère aucun autre absolu.

Reprenant les trois formes de gouvernements évoqués par Aristote, à savoir la monarchie, l’aristocratie et la démocratie, il voit bien les limites de chacune d’elles. La monarchie peut devenir tyrannie, l’aristocratie se transformer en une domination néfaste, la démocratie dégénérer en loi de la jungle.

Calvin ne militait donc pas pour la démocratie comme un aboutissement de l’organisation de la vie politique d’une nation, mais il a plutôt insisté sur la nécessité de contre pouvoirs pour éviter la tendance naturelle de l’homme à la domination.

Néanmoins, l’accent sur la responsabilité de l’homme face à Dieu, dans sa vie quotidienne, l’appel à la lecture personnelle de l’Ecriture, et tous les enseignements avec une dimension éthique qu’il nous a laissés nous autorise à affirmer que le Réformateur a largement contribué à développer la participation des citoyens aux affaires de la cité.

 

L’Etat

 

Pour Calvin, le pouvoir de l’Eglise et le pouvoir de l’Etat sont séparés, mais les deux sont légitimes. Il s’agit de deux juridictions agissant dans deux sphères distinctes.

Calvin reprend la doctrine luthérienne des deux règnes, mais il va plus loin que le réformateur allemand en précisant le fonctionnement de l’ordre civil qu’il intègre au projet de Dieu pour l’humanité.

Certes, l’Etat n’appartient pas à l’ordre créationnel dans le sens où il n’a pas été créé par Dieu de manière directe, mais l’organisation politique s’impose dans toute la Parole de Dieu, elle y apparaît nécessaire de par le développement de l’humanité. Pour Calvin, « L’Etat est un organe positif en vue d’organiser la vie harmonieuse de sociétés. » Le chrétien dans la cité, EricKayayan, éditions l’âge de l’homme, Lausanne, p 101.

Ainsi, l’Etat doit faire respecter la loi de Dieu, que soit la première table qui régit les relations de l’individu avec Dieu et la deuxième qui régit les relations humaines. C’est ce qu’enseigne toutel’histoire profane.

 

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