Calvin et la politique,
Quelques extraits tirés de l’Institution de la Religion Chrétienne, éditions Kérygma.
Quatrième livre, chapitre 20, Le gouvernement civil.
Les différences entre gouvernement civil et gouvernement spirituel
Ch XX. 1. page 1400
« Mais celui qui sait distinguer entre le corps et l’âme, entre la vie présente et transitoire et la vie éternelle à venir, comprendra également, assez clairement, que le royaume spirituel du Christ et l’ordre civil sont des réalités totalement distinctes. »
Les deux règnes ne sont pas antithétiques
Ch. XX. 2. page 1401
Le but du régime temporel du gouvernement est, tant que nous vivons dans la société des humains, de veiller sur le service extérieur de Dieu et de subvenir à ses besoins, de veiller sur la pure doctrine et la religion, de protéger le bien-être de l’Eglise, de nous aider à observer l’équité nécessaire, de promouvoir une justice civile dans le domaine des mœurs, en vue de la paix commune et de maintenir la loir et l’ordre pro le bien de tous.
Le statut du gouvernement : il a reçu une vocation de Dieu
Ch. XX.4 p1403
A partir de personnages bibliques et de l’enseignement de Paul en Rom 13, Calvin affirme que « il ne faut pas douter que l’exercice du pouvoir civil soit une vocation non seulement sainte et légitime devant Dieu, mais aussi sacrée et des plus honorables parmi toutes les autres.
Les gouvernants sont les serviteurs de la justice divine
Ch. XX. 6 p 1404
Les gouvernants doivent penser à cela continuellement ; cette considération peut être pour eux un encouragement qui els incite à accomplir leur devoir et, aussi, une consolation merveilleuse afin de supporter avec patience les difficultés, et les épreuves qu’ils ont à endurer dans leursfonctions.
(…)
p 1405 De nouveau, les gouvernants doivent être fortement encouragés en considérant que leur vocation n’est pas une fonction profane et aliénante pour un serviteur de Dieu, mais une charge très sainte puisqu’ils accomplissent et exécutent un service pour Dieu.
Les diverses formes de gouvernement
Ch. XX .8 p 1406
On distingue trois types de régime civil : la monarchie, un seul dirige qu’on le nomme roi ou duc ou autrement ; l’aristocratie, qui est le gouvernement des plus importants, de ceux qui ont de l’influence, et la démocratie, qu est le gouvernement du peuple, dont chaque membre exerce un pouvoir.
(…)
C’est pourquoi, à cause du péché et des défauts des êtres humains, le type de gouvernement le plus acceptable et le plus sûr est celui où plusieurs s’aident les uns les autres, et se limitent
réciproquement dans l’exercice de leur fonctions.
L’obéissance aux autorités
Ch. XX.23 p1422
Il s’ensuit autre chose : honorant et respectant ainsi les autorités, nous devons leur obéir soit en observant leurs ordonnances, soit en payant les impôts ; soit en prenant en charge un tâche qui relève de la défense commune, soit en obéissant à tout autre ordre.
(…)
De plus, afin que les sujets témoignent qu’ils obéissent non par hypocrisie, mais volontairement, Paul ajoute qu’ils doivent recommander à Dieu, dans des prières, le maintien de la prospérité de ceux sous la protection desquels ils vivent.
Les limites de notre obéissance aux hommes
Ch. XX.32 p1430
Il doit toujours y avoir une exception, ou plutôt une règle à observer en toutes choses, à propos de l’obéissance que nous avons enseignée être due aux supérieurs ; un telle obéissance ne doit pas nous détourner d’obéir à Celui dont il est raisonnable que la volonté ait la prééminence sur tous les édits des rois. Les ordres de ceux-ci doivent se soumettre à cette volonté et leur orgueil doit être humilié et abaissé face à la majesté.
Jean-Marc Potenti.
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