FOI ET LAICITE DANS MON ENGAGEMENT POLITIQUE ?

Introduction :

Aborder le thème de la laïcité, malgré les nombreux congrès, séminaires, etc. qui l’ont fait, non pas pour redire ce qui a déjà été dit, mais pour de réfléchir ensemble sur le sens et les modalités de l’engagement politique, lorsqu’il est vécu dans une dimension de foi, et de foi liée à la vision du Royaume de Dieu. Dans le contexte spécifique qui nous concerne.

Rappel de la vision du RDD : la conviction de la souveraineté de Dieu sur toutes les sphères de la vie personnelle, sociale et politique. Cette souveraineté s’exprime par le fait qu’aucun domaine n’est en dehors du règne de Dieu et de sa volonté de bénir, de donner vie et de révéler des principes universels qui sont source de paix et de bien-être personnel et communautaire.

En tant que citoyens du RDD, nous apprenons à vivre sous l’autorité de ces principes, toujours à découvrir, principes auxquels nous nous soumettons prioritairement.

 

Comment concilier notre double-citoyenneté, et dans notre cas, notre double engagement, à savoir servir le Dieu du Royaume et servir la communauté des hommes.

 

Pour aborder cette question, je propose trois aspects :

Un exemple historique, comme référence

Un fondement biblique de l’engagement politique en tant que chrétien

Quelques éléments de réflexion liés au contexte laïque

 

1- Un exemple historique :

Il m’a semblé intéressant de faire part de la découverte récente (en ce qui me concerne) de Roger Williams (1603-1683), au travers des travaux de Jean Baubérot et de Jacques Buchold, présentés lors d’un colloque à la FLTE de Vaux-sur-Seine, et édités sous le titre « Laïcités, enjeux théologiques et pratiques ».

 

Je reprendrai quelques éléments de leurs interventions.

 

Roger Williams peut être considéré comme un précurseur de la laïcité, en ce sens qu’il représente une position innovante, avant-gardiste, dans le contexte politique et spirituel de son époque.

 

Pasteur, il a fondé le premier état respectant pleinement la liberté de conscience dans les colonies anglaises, le Rhode Island.

Il utilisait la métaphore du bateau pour justifier la tolérance religieuse. Dans le bateau, il existe des contraintes pour le « vivre ensemble » : il faut que les gens s’accordent sur un certain nombre de tâches matérielles et sur le respect qu’ils se doivent les uns aux autres. Mais une fois le bateau arrivé à bon port, chacun a le libre choix de sa destination et peut emprunter les voies qu’il veut.

C’est l’affirmation de la nécessité d’une morale civile et d’une organisation politique communes pendant notre vie ici-bas, mais aussi la liberté d’aller au ciel par le vois qui semblent bonnes à chacun.

 

Voici une extrait du pacte qu’il a fait adopter en 1638 : « nous dont les noms sont ci-dessous inscrits, résolus de nous établir en la ville de Providence, promettons de nous soumettre en obéissance paisible et active, à toutes les ordonnances et dispositions qui seront décrétées, avec l’approbation de la majorité des habitants présents, chefs de famille, unis pour constituer cette ville, et de tous autres qu’ils admettront dans la suite, dans l’intérêt général et pour le bon ordre public, et uniquement dans le domaine civil. »

Selon André Maurois, « nul dans sa colonie ne pouvait être privé d’un emploi ou inéligible à cause de ses convictions religieuses. Sa petite république devint l’admiration du monde et l’abri des persécutés de toutes sectes. Contrairement à ce que se passait à Boston, chacun étai livre d’aller ou de ne pas aller à l’église le dimanche, de ne pas payer de taxes pour l’entretien de l’église, de se marier comme il l’entendait. »

 

Roger Williams a fondé sa conception de la laïcité, non pas sur des considérations pratiques mais sur une exégèse biblique, sur l’étude de trois textes bibliques.

Ce qui fait dire à Jacques Buchold que « la laïcité est fille, pour une part, de l’herméneutique chrétienne, de l’interprétation de l’Ecriture. »

 

1) La parabole de l’ivraie (Mat 13.24-30, 36-43)

Cette parabole a joué un grand rôle dans les discussions sur les rapports entre l’église et l’état.

 

Roger Williams n’a jamais appliqué cette parabole à l’église, même pour excuser son imperfection, et ce contrairement à l’exégèse en vigueur à son époque. Il ne s’agit pas pour lui de dire que l’église sera toujours composée d’un mélange de blé et d’ivraie, et donc de confondre les frontières de l’église avec celles du royaume.

 

Il l’appliquera au monde, en suivant d’ailleurs l’explication de Jésus lui-même (13.38).

 

Le blé et l’ivraie cohabitent dans le même champ jusqu’à l’avènement du Fils de l’homme.

Le blé de la parabole, c’est le peuple du royaume, né de la semence prêchée et semée dans les diverses terres du champ que sont les hommes du monde entier. L’église est appelée à demeurer au milieu de l’ivraie jusqu’au dernier jour.

Les autorités civiles, responsables du champ qu’est le monde, n’ont pas à imposer la loi ou la discipline de l’église à ceux qui la refusent.

 

2) les armes du chrétien (2 Cor 10.3-6)

« Les armes avec lesquelles nous combattons ne sont pas charnelles, mais elles sont puissantes devant Dieu, pou renverser des forteresses. Nous renversons les raisonnements et toute hauteur qui s’élève cotre la connaissance de Dieu, et nous amenons toute pensée captive à l’obéissance au Christ. »

Roger Williams écrit : « c’est la volonté de Dieu que depuis la venue de son Fils, le Seigneur Jésus, soit accordée à tous les hommes, dans toutes les nations et dans tous les pays, qu’ils soient païens, Juifs, Turcs ou anti-chrétiens, la liberté de conscience et de culte, et qu’ils soient combattus dans le domaine spirituel par aucune autre épée que celle de l’Esprit de Dieu, la Parole de Dieu qui seule peut vaincre. »

 

Pour Williams, la foi ne peut provenir de la contrainte. Les armes spirituelles sont les seules qui soient en accord avec le combat du Royaume de Dieu.

Il prône une totale liberté pour tous les hommes, la prédication de l’évangile ne peut que réclamer la liberté de conscience pour tous. Il s’oppose ainsi aux contraintes religieuses imposées par ses contemporains puritains à leur communauté. Exemple : là Boston, on mettait on mettait au pilori pour avoir transgressé le sabbat, dans l’état du Massachussetts on décida que pour avoir le droit de voter, il faillait être membre d’église.

 

3) la Jérusalem céleste (Gal 4.26)

Dans son combat contre les judaïsants, Paul oppose deux Jérusalem : la Jérusalem actuelle et la Jérusalem d’en haut, qui est la mère des croyants.

 

Il démontre que la capitale du peuple de Dieu de la nouvelle alliance est céleste, sa venue annoncée dans l’Apocalypse, est pour la fin des temps. Son but est de libérer les chrétiens issus du paganisme de toute autorité juive. Les chrétiens ne dépendaient plus de Jérusalem et de son Eglise comme les Juifs de la diaspora dépendaient de Jérusalem et de son temple.

La capitale des chrétiens est la cité céleste : pour être de bons chrétiens, il ne faut pas devenir de bons juifs et se faire circoncire.

 

Du coup, aucun territoire national ne peut être considéré comme le pays promis. L’Amérique n’est pas le pays promis. La terre est laïcisée.

La société civile et l’église doivent être distinguées. Le rôle de l’état est de garantir la liberté de conscience et non de réprimer les hérétiques.

 

En conclusion, J. Buchold dit que la laïcité d’inspiration chrétienne reconnaît l’incompétence de l’état en matière religieuse et garantit pour tous la liberté de conscience.

Il pose la question suivante : si la laïcité est déracinée du terreau biblique, ne risquerait-elle pas de devenir intolérante en envahissant le monde de l’éthique et en exigeant des croyants une allégeance impossible, synonyme de trahison ?

2- La foi et la politique font-elles bon ménage ?

Avant de revenir sur le terrain de la laïcité, je propose de poser à nouveau la question de l’engagement politique en tant que chrétien, à partir de Jér 29/4-7.

« Bâtissez des maisons et habitez-les ; plantez des jardins et mandez-en les fruits. Mariez-vous et engendrez des fils et des filles ; multipliez là où vous êtes et ne diminuez pas. Recherchez la paix de la ville où je vous ai déportés et intercédez auprès de l’Eternel en sa faveur, parce que votre paix dépendra de la sienne. »

Ce texte peut nous éclairer utilement sur la question fondamentale de la relation au monde et de l’engagement dans la société.

 

Rappelons le contexte historique : Juda est en déportation à Babylone sous le règne de Neboukanetsar. Sédécias est désigné pour être roi de Juda. Les prophètes officiels annoncent que la déportation prendra fin dans deux ans. Jérémie tient un tout autre discours en exhortant le peuple à s’installer à Babylone. Jérémie est alors perçu comme un collaborateur.

Ce texte contient trois affirmations venant de Dieu :

Rechercher la prospérité de la ville

Intercéder auprès de Dieu pour cette ville

Ca sa prospérité sera la vôtre.

 

* Cette triple recommandation, avec un ensemble d’autres textes, fonde tout engagement du chrétien : qu’il soit économique, social, politique.

Jérémie exhorte les exilés à contribuer activement au développement de Babylone, malgré toute l’aversion qu’ils pouvaient avoir à son égard.

C’est un engagement actif, tourné vers la prospérité.

 

Citoyens d’une autre cité que celle que nous habitons, il n’y aucune place pour l’indifférence, pour le retrait ou le jugement.

Nous sommes tenus de servir, de collaborer au bien, à la prospérité.

C’est la volonté expresse de Dieu.

 

La vision du royaume de Dieu produit réellement une nouvelle relation au monde :

Le monde présent est et demeure la création de Dieu, sous le gouvernement de Dieu. Il est soumis à la loi de Dieu.

Dieu n’est pas absent de l’histoire du monde, il la conduit selon ses plans.

Dieu reste souverain, il n’a pas abdiqué, il a encore une intention et des projets de bonheur.

 

Le péché n’a pas anéanti le plan souverain de Dieu. La grâce générale par laquelle Dieu soutient le monde par sa parole et le préserve des effets intensifs du péché est un sujet d’actions de grâces. (Héb 1).

Mais aussi enlève toute distance avec la société dans laquelle nous vivons.

 

*Cet engagement se nourrit de prière : c’est en tant que croyant que nous sommes appelés servir.

La prière invite à se détourner de soi, à renoncer à notre égoïsme pour demander la faveur de Dieu sur la ville.

Cette prière pour la ville s’accompagne de la prière pour les autorités (1 Tim 2.1-2).

 

On voit ici que pour les croyants, l’engagement politique est indissociable de l’engagement spirituel, avec une certaine vision et Dieu et du monde.

 

Il n’y a pas de séparation entre le sacré et le profane : la vie spirituelle d’un côté et la vie sociale et professionnelle d’un autre. Dieu règne sur toutes les sphères. La vie de piété doit imprégner tous les autres domaines de notre quotidien.

 

Elle permet de relier par exemple le spirituel et le socio-politique : il n’y a pas le « spirituel d’un côté et la société d’un autre. Dieu règne sur l’église et sur le monde. Il veut même que l’église influence le monde.

De même pour la distinction entre ministère dans l’église et profession : chaque état correspond à un appel particulier de Dieu envers chacun. Toute profession doit être considérée comme un ministère, un service pour le royaume. La seule distinction qui existe se situe entre ministères de gouvernement (dans l’église) et ministères dans la société (les diverses professions).

 

La théologie du Royaume de Dieu est le fondement pour l’engagement du disciple et de l’Eglise dans tous les domaines de la vie personnelle, sociale.

 

*Enfin, Dieu affirme qu’il y a une solidarité de destin entre le peuple de Dieu en chaque nation et la communauté humaine dans laquelle il évolue.

Juda est bénéficiaire des bénédictions que Dieu accorde à la nation.

H. Kallemeyn écrit qu’il « s’agit d’une éthique religieuse radicalement différente de celle qui est pratiquée couramment dans le Moyen-Orient antique, où chaque ethnie adore ses dieux, consacrés à la défense de ses intérêts ».

 

Cet engagement est aussi fondé sur l’espérance du v11 : « je connais les desseins que je forme à votre sujet, desseins de paix et non de malheur, afin de vous donner un avenir fait d’espérance ».

 

Construire, planter, récolter, fonder une famille occuper une place dans la cité, implique l’espérance pour soi, pour la génération suivante, et pour la cité.

 

La vision du Royaume de Dieu produit une perspective et une espérance.

Il est nécessaire de rappeler cette espérance : le royaume de Dieu dans sa phase finale est un ordre nouveau à venir, dans lequel les rachetés auront leur place. Il inclut le rétablissement du cosmos tout entier dans son état originel, c’est un renouvellement de la création. La transformation qu’entraîne le salut final s’étend à tous les domaines : personnel, social, cosmique.

 

La terre renouvelée sera l’habitat particulier de l’humanité rétablie. Le salut futur n’est pas une existence désincarnée dans un ciel abstrait.

La vision néo-testamentaire du royaume est celle d’un ordre nouveau dans le futur. Même si le NT met l’accent sur la rédemption de l’homme, le rétablissement final de l’humanité est inséparable du rétablissement final de toute la création. La vision finale du salut est celle d’une communauté de personnes rachetées dans le contexte d’une création rétablie.

 

L’établissement du royaume éternel est la perspective finale : toute action humaine s’inscrit dans cette vision.

 

Ce monde a donc une destinée : il n’y a pas de place pour le nihilisme, ni pour le fatalisme.

Sur le plan personnel, le royaume signifie : résurrection, qui est l’aboutissement et le point culminant du processus du salut.

Il y a continuité entre le temps présent et l’éternité

 

La pensée chrétienne est pleinement consciente de la chute et de ses conséquences, mais aussi de la rédemption et de la perspective du renouvellement. C’est la vision du monde à venir qui éclaire, oriente la présence dans le monde présent.

 

3- Les questions spécifiques :

Quelle laïcité ?

 

La définition donnée dan la Constitution du4 octobre 58, article 2 :

« La laïcité assure l’égalité devant la loi française de tous les citoyens sans distinction de race, ou de religion. Elle respecte toutes les croyances. »  

La loi de 1905 dit : « la République assure la liberté de conscience. Elle garantit le libre exercice des cultes…. »

 

Néanmoins, on observe sur le terrain deux tendances qui s’opposent :

 

Celle de la laïcité comme institutionnalisation de la liberté de conscience, donc la séparation de l’église et de l’état, qui garantit à chacun la liberté de culte.

 

Celle plus militante, qui vise plus ou moins explicitement à éradiquer toute spiritualité, toute notion religieuse de la scène publique.

 

On retrouve la première approche dans des prises de position telles que celles de N.Sarkozy.

28 janvier 03.

A cette occasion, je tiens à vous faire savoir que je reconnais un rôle déterminant aux Eglises appartenant à votre fédération, comme aux Eglises en général, pour leur influence positive dans la paix sociale. Le fait social est postérieur au fait religieux dans l’ensemble des civilisations. Ce dernier est en train de reprendre la place que la modernité lui avait contestée.

Le fait religieux est l’un des ciments essentiels de la fraternité, entre les hommes et les femmes. En tant que ministre de l’intérieur, de la sécurité intérieure et des libertés locales, charge des cultes, en tant que citoyen, je vous exprime ma confiance et mon espérance pour poursuivre votre mission, dans le respect des valeurs de la République.

1er fév 04

Mais la laïcité n’est pas l’ennemi des religions, c’est tout le contraire. La laïcité, pour ceux qui aiment l’histoire, et qui de surcroît la connaissent, a été organisée justement  pour garantir à chacun de droit de croire, de vivre sa  foi et de la transmettre à ses enfants. C’est ça la laïcité.

La laïcité n’est pas la négation des religions, la loi de 1905 le dit bien dans son article premier: la République garantit l’exercice du culte, de tous les cultes, sans en privilégier aucun.

 

La seconde approche se retrouve dans certains propos comme ceux d’un ministre de l’éducation qui disait en février 04 « toutes les religions ont dû ou devront encore faire un effort pour passer de la sphère publique où elles dominaient la vie politique à la sphère privée de l’intimité et de la conviction », ou encore dans des tracasseries telles que le refus d’accorder des bons CAF à des familles envoyant leurs enfants dans des colonies qui mettent dans leur programme un temps de prière, ou dans le refus d’un établissement scolaire de l’intervention d’une conférencière personne en raison de son engagement dans une association protestante.

 

Avec des revirements inattendus : R.Debray et l’enseignement du fait religieux à l’école, fondé sur le constat de l’ignorance actuelle de l’héritage religieux de notre culture.

 

Il est important de définir des lignes directrices.

 

1- Première affirmation :

Il va sans dire que nous sommes pour une laïcité qui est tolérance, garantie de liberté pour tous, loin des communautarismes mais nous ne pouvons pas accepter une laïcité qui enferme la foi dans le domaine privé.

« Pourquoi faudrait-il que la conviction religieuse ne puisse s’exprimer que dans l’intimité ? La foi a une expression sociale, elle impose des choix de vie qui nous entraînent dans le débat public, sans que celui-ci se limite aux questions relatives à la naissance, la mort et quelques sujets éthiques. » J-A de Clermont.

 

2 – Vigilance :

Nous ne devons pas ignorer le combat sans merci qui se livre en coulisses. L’Ecriture présente l’opposition radicale du royaume des ténèbres contre le Roi des rois, et ce combat dépasse le niveau individuel pour s’incarner dans les royaumes, états, gouvernements.

La rébellion humaine, caractérisée par la prétention à la divinité se manifeste à tous les niveaux de l’existence, jusqu’au totalitarismes des états persécuteurs des croyants.

L’antisémitisme et l’antichristianisme sont les deux combats phares de l’ennemi.

Plusieurs textes bibliques affirment le caractère inéluctable de la persécution, non comme une fatalité, mais comme une manifestation du plan destructeur.

 

Dans ce sens, la laïcité pourrait n’être qu’un mode de relations apaisées entre les deux royaumes, fragile, sans cesse remis en question.

Le combat pour la liberté demeure une préoccupation centrale (L’AEM a un ambassadeur permanent à l’ONU, chargé de la liberté de conscience et qui rend un rapport annuel sur l’état de la liberté dans le monde).

 

3- Distinguer deux niveaux :

Sur la base de 2 Cor 10 et à la suite de Roger Williams.

 

Le niveau politique : le vivre ensemble est fondé sur le respect de la liberté de chacun dans le cadre des lois, la responsabilité politique est l’organisation de la société de manière à favoriser la paix et le bien-être social.

 

Le niveau spirituel : il est juste de combattre par la prière, par l’apologétique la foi dont nous avons hérité.

 

Ex : les témoins de Jéhovah

A moins que des pratiques sectaires ou mettant en danger la vie des individus ne soient avérées, ce qui est à l’appréciation de la justice, que faire sur le plan de la reconnaissance en tant que culte ?

Je ne reconnais pas les témoins de J comme une église chrétienne, dans le sens qu’ils ne partagent pas le corpus doctrinal commun aux chétiens. Dans ce sens, c’est pour moi une secte qu’il faut approcher sur un plan spirituel.

Néanmoins, sur un plan politique, à partir du principe de la liberté de conscience et e culte, ils doivent bénéficier d’un statut cultuel.

 

On peut reprendre le même principe pour d’autres domaines.

 

4- Comment envisager l’action sociale dans un contexte laïque ?

Selon la définition de John Stott, il y a une différence entre service social et action sociale.

Le service social concerne toutes les formes d’aides, d’engagement.

L’action sociale, c’est la recherche de la transformation des structures sociales, elle s’attaque aux causes des problèmes de société.

« Le but de l’action sociale est de permettre l’élaboration de lois qui rendent la vie de la société plus juste aux yeux de Dieu.

La fonction essentielle de la loi est de sauvegarder les valeurs acceptées par la société et de protéger le droit des citoyens. » P 105. Stott.

 

L’engagement social chrétien inclut le service social comme l’action sociale.

« Sans une action politique appropriée, il n’est pas possible de répondre à certains besoins sociaux.

L’action politique (cette démarche d’amour qui cherche à ce que l’on fasse justice aux faibles et aux opprimés) tire sa justification des enseignements et du ministère du Christ. » P 106.

 

L’action politique sur la base de convictions bibliques pose pour nous la question de la relation avec l’AT : comment aborder les lois de l’AT.

Est-ce que l’ancien Israël nous offre un modèle de société dont il faudrait suivre les lois, ou bien est-ce nous sommes sans modèles ? (E.Nicole : Laïcités, p 54).

L’église est le peuple de la nouvelle alliance, témoins du royaume à venir.

« Il y a des réponses de politique ou d’application particulière à donner comme membres de la communauté nouvelle, témoins du royaume qui va venir, et instruites par l’Ancien Testament de la manière dont Dieu gère la situation actuelle. »

 

Pour cela, il est nécessaire d’interpréter l’aspect civil de la loi de l’AT.

 

Il faut distinguer entre les différentes catégories de lois : cérémonielles, civiles et morales.

Les lois cérémonielles concernent le culte, les lois morales sont les principes de vies intemporels (le décalogue), les lois civiles régissent la vie du peuple.

Les lois cérémonielles n’ont plus cours ; la loi morale demeure, les lois civiles doivent être actualisées en discernant leur intention et leur objectif (respect de la personne, condamnation de l’exploitation de l’homme par l’homme, la justice, etc) et appliquées au contexte contemporain.

 

Conclusion :

Le défi d’aujourd’hui est de développer une laïcité positive : ni défensive, ni réactive, ni conformiste, mais qui ouvre la porte pour une tolérance réelle, celle qui n’exclut pas la confrontation des idées tout en respectant les personnes.

Rencontre de Nîmes.

16-18 juillet 07.

 

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