Commission d’éthique libro-baptiste

Nous sommes déjà en période électorale. Elections présidentielles et législatives approchent et chaque candidat présente ses arguments. Quelle attitude les chrétiens doivent-ils avoir devant ces conflits d’idées et souvent de personnes ?

L’importance de l’enjeu

Nous sommes en période de désespérance politique. Beaucoup de nos concitoyens « n’y croient plus ». L’honnêteté de la classe politique est fréquemment mise en doute, sa capacité à résoudre les problèmes également. Tout ne serait qu’un jeu de dupes animé par le désir de pouvoir de quelques uns qui se mettent en valeur et se vendent à l’opinion. Le « people » remplace le politique. De là le taux d’abstention élevé ou le vote de protestation.

 

Il faut reconnaître que la situation est de plus en plus dangereuse. Car la démocratie suppose que les citoyens croient raisonnablement en elle. Tout désintérêt pour la politique – quand il ne s’agit pas de rejet pur et simple – peut ouvrir la porte aux extrémismes de tous bords. Or, si nous considérons l’histoire ou même le monde autour de nous, nous nous apercevrons que cette démocratie imparfaite que nous connaissons est une situation rare qui semble bien être, même si elle peut et doit être améliorée, la moins mauvaise que nous puissions imaginer.

 

Le regard chrétien

Bien des chrétiens considèrent de haut toute cette agitation politique. Ils ne se font pas d’illusion sur elle et la jugent de peu d’importance selon les critères du Royaume. Ils ont certes raison de prendre une distance et de ne pas placer leur foi en ce qui n’est qu’une activité vouée à l’ambiguïté de tout ce qui n’est qu’humain. Mais ils ont tort de considérer que le relatif n’a aucune importance. Nous sommes citoyens du ciel, mais aussi de notre terre, de notre nation. La paix et la justice sur la terre ne sont pas sans importance. D’ailleurs la souffrance de la guerre et des injustices est trop grande pour laisser indifférent celui qui essaie aussi d’aimer son prochain comme lui-même. Le chrétien doit donc s’intéresser au bien de la cité et de cet espace qui est pour nous celui des grandes décisions : la nation.

Nombreux sont ceux également qui reculent devant l’engagement politique, voire même la participation aux élections car ils ont conscience qu’il y est bien difficile de défendre des valeurs absolues qui leur tiennent à cœur. La politique serait le règne de la compromission. Ils oublient que nous sommes appelés à être chrétiens sur cette terre. La politique n’est pas l’absolu, mais toujours une sorte de compromis. Et chaque fois qu’on l’a oublié, la désillusion a été à la taille des souffrances infligées.  Nous ne sommes pas appelés à voter pour le Royaume, mais pour un bien relatif, parfois même pour le moindre mal. Mais ce bien et ce moindre mal ne sont pas sans importance. Voter ou militer pour le bien commun de la ville ou de la nation est déjà important tant peuvent être nombreux ceux qui choisissent de défendre leurs intérêts au détriment de ceux des autres.

 

La complexité des enjeux

Pour quoi allons-nous voter ? Le risque est de se décider sur un seul critère qui nous semble essentiel : la sécurité ou la justice sociale, la mondialisation ou tel problème de société comme le mariage homosexuel… Mais l’enjeu est plus vaste et plus complexe car sur toutes ces questions il est rare que nous partagions toutes les options d’un parti ou d’un candidat. Nous sommes souvent d’accord avec l’un sur tel sujet et avec un autre sur une autre question. Or tous les sujets sont importants à leur place, et il ne faudrait pas qu’une conviction forte ou qu’un engagement dans un domaine nous rende aveugle au reste de la réalité. Le choix que nous ferons aura des conséquences sur les thèmes que nous venons de mentionner, mais aussi sur l’Europe et la solidarité internationale, l’environnement et la vision de la laïcité et sur bien d’autres encore. Il s’agira donc d’écouter les projets des candidats, de considérer les  positions habituelles de ceux (partis ou personnalités) qui les soutiennent et de les peser en fonction des orientations essentielles d’un regard chrétien sur la société et la politique. Nous pourrons ainsi déterminer celui ou celle avec lequel nous sommes le plus en accord – ou le moins en désaccord et ainsi voter en conscience. Peut-être s’agira-t-il également de voter pour la personne qui défendra le mieux à nos yeux les valeurs de justice et de paix, et qui aura une chance de redonner à notre pays une certaine confiance en la démocratie.

 

Commission d’éthique commune

Fédération des Eglises Evangéliques baptistes de France

Union des Eglises Evangéliques Libres de France

 

La Fédération Protestante de France a publié sur Internet des dossiers préparatoires pour les élections (www.protestants.org/textes/debats-2007/eglise_politique). Quatre textes proposent des points de vue différents sur Eglise et politique. On pourra y trouver des principes fondamentaux, les lignes essentielles d’un regard chrétien sur la politique. Mais surtout, de nombreux dossiers traitent des grands problèmes qui sont à l’ordre du jour, en les éclairant souvent par les expériences de protestants impliqués dans ces domaines.

 

 

Contacts médias :

Luc OLEKHNOVITCH –UEEL : 01 34 74 33 00

Louis SCHWEITZER – FEEB : 06 20 26 09 81

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